La Banque africaine de développement (BAD) vient de lancer l’ambitieux projet « Desert to power » qui consiste à fournir de l’électricité à 29,3 millions d’Africains d’ici 2020. Grâce à des installations totalisant 10 000 MW d’énergie solaire du Sahel, l’organisme espère répondre aux besoins de 250 millions de personnes.
Le projet fait partie des 5 priorités (« High 5 ») de développement de la BAD qui consiste notamment à alimenter le continent en énergie. Celle du soleil est d’ailleurs disponible dans toute la grande région désertique du Sahara. En 2017, l’institution financière a déjà raccordé à l’électricité presque quatre millions d’Africains.
«?Nous sommes aujourd’hui à la pointe des investissements dans les énergies renouvelables en Afrique, a précisé Akinwumi Adesina, le président de la BAD. La part des énergies renouvelables dans le portefeuille énergétique de la Banque est passée de 14% lorsque je suis devenu président en 2015, à 100% l’année dernière. Rien que l’an dernier, notre soutien a permis d’offrir à 3,8 millions d’Africains un accès à l’électricité. Et, pour peu que nous ayons les financements, nous prévoyons de raccorder 29,3 millions de personnes à l’électricité entre 2018 et 2020.?»
En collaboration avec le soutien de l’Agence française de développement, le programme d,envergure d’électrification est appuyé par onze pays africains : Mauritanie, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Érythrée, Éthiopie, et Djibouti. Son objectif est de fournir en électricité aussi bien les ménages que les entreprises ou les agriculteurs (irrigation).
Plusieurs phases sont en préparation comme l’installation dans le Sahel de systèmes solaires totalisant 10 000 MW de puissance électrique. Si l’on en croit la BAD, cette initiative devrait fournir l’électricité à 250 millions de personnes, dont 90 millions seront alimentés par des systèmes hors réseau.
« Nous avons déjà commencé à développer une centrale solaire de 50 MW au Burkina Faso, a précisé le président de la Banque africaine de développement. Celle-ci protégera la “Grande muraille verte” plantée d’arbres pour stopper la désertification dans la zone sahélienne contre leur abattage par des ménages pauvres en combustible qui s’en servent en bois de cuisson. Une fois achevée, cette zone de système d’énergie solaire devrait être la plus grande du monde. »
La construction, durant la dernière année, de plusieurs centrales solaires par la Chine, le Chili et le Maroc a fait diminuer considérablement le coût de production d'énergie à partir du soleil.