[23/05/2014]    

Nord Mali: "Le cessez-le-feu dépendra de l’attitude de l’armée malienne" (MNLA)



ALAKHBAR (Nouakchott)-Le secrétaire général du MNLA et président du Conseil de transition de « l’Etat » de l’Azawad a déclaré que le cessez-le-feu au Nord Mali "dépendra de l’attitude de l’armée malienne. Si elle ouvre le feu sur nous ou tente d’occuper les villes, nous avanceront sur Tombouctou" .

Bilal Ag Cherif est interviewé par l’Agence d’Information Indépendante Alakhbar.

ALAKHBAR: Qu’est ce qui explique l’escalade entre vous et l’armée malienne ?

Bilal Ag Cherif: Plusieurs facteurs, directs et indirects, expliquent l’enlisement de la situation. Il y a d’abord le fait que l’Accord préliminaire de Ouagadougou, entre le gouvernement et les mouvements de l’Azawad, qui ne définit pas un cadre clair de cessez-le-feu. En suite, il n’existe pas de garanties d’application des clauses de l’accord.

Et sur le plan politique, surtout, le gouvernement malien ignore la partie Azawad qui devait être associée aux questions de développement et à la gestion des affaires publiques. Encore, les autorités de Bamako maltraite le peuple de l’Azawad et ignore son histoire, sa civilisation et ses droits.

En même temps, le gouvernement du Mali viole l’accord de Ouaga en prenant des décisions unilatérales sans concertation avec les mouvements de l’Azawad. Cela montre tout simplement que ce gouvernement manque de volonté de régler la question du Nord, malgré l’engagement du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) d’apporter une solution définitive au problème. IBK a malheureusement gardé la même attitude qu’il adoptait avant son élection. Il mène une politique de marginalisation et d’exclusion de la population de l’Azawad

ALAKHBAR: Quelle est la raison principale de la reprise des combats?

Bilal Ag Cherif: Les forces internationales nous avaient informées de l’arrivée à Kidal du premier ministre malien, Moussa Mara. Nous avions répondu explicitement que nous n’irons pas à sa rencontre, parce que si le Mali voulait des négociations sérieuses avec nous, il les aurait planifiées dans un lieu neutre.

Je dois d’ailleurs rappeler que les forces maliennes avaient ouvert le feu sur la population de Kidal qui protestait, la veille, contre l’arrivée de Moussa Mara. Trois personnes on été blessées. Les populations ont été encore la cible de tirs de l’armée malienne le jour même de l’arrivée du premier ministre.

Nous pensions que le premier ministre malien était porteur d’un message de paix et qu’il était venu créer un climat propice au dialogue. C’était malheureusement le contraire. Nous étions d’ailleurs surpris d’être tirés dessus à partir du Gouvernorat. Il fallait alors répondre. Et après d’intenses combats, l’armée malienne s’est retirée. Nous avons occupé le bâtiment et retenu ceux qui s’y trouvaient. Le Gouvernorat étaient en réalité transformé en une caserne militaire d’où on tirait aveuglement sur les populations.

Le lendemain, nous avons exprimé la volonté de remettre aux forces internationales les personnes qui étaient retenues au Gouvernorat. Nous pouvions pourtant exiger d’abord la libération de nos éléments détenus à Bamako.

Mercredi, l’armée malienne avait déployé ses troupes autour de Kidal avant de mener un raid aveugle sur les marchés, bâtiments et siège des mouvements. Nous avons demandé aux forces internationales d'arrêter les raids. Mais, l’attaque a continué des heures durant. Nous étions alors contraints de riposter, et la victoire a été celle du peuple de l’Azawad. Nous nous sommes toutefois empêchés de poursuivre les soldats maliens qui avaient fui les casernes pour se refugier chez les forces internationales. D’autres unités de l’armée malienne s’étaient retirées vers la frontière avec le Niger et d’autres soldats avaient fui la ville de Ménaka, à notre arrivée. Mais nous ne les avons pas poursuivis.

ALAKHBAR: Quel est le bilan des affrontements?

Bilal Ag Cherif: Le Mouvement Arabe de l’Azawad, le MNLA et les différents groupes affilés au Haut Conseil de l’Azawad ont capturé un total de 50 prisonniers. Les 20 sont entre les mains du MNLA. Ils seront tous traités en tant que prisonniers de guerre, suivant les normes internationales et selon nos coutumes. Et je dois démentir la pendaison des personnes arrêtées suite aux événements du 17 mai. Elles sont vivantes et nous pouvons le prouver par des enregistrements vidéo.

ALAKHBAR: Comment vous avez accueilli la demande de cessez-le-feu par le gouvernement malien ?

Bilal Ag Cherif: Nous n’avons pas choisi la guerre ni l’escalade. Nous prônons le dialogue et nous étions les premiers à appeler au cessez-le-feu. Laissez-moi vous dire toutefois que la situation va se dégrader davantage, si l’armée malienne ne cède pas à la violence, si le gouvernement malien refuse d’associer les mouvements de l’Azawad dans des discussions franches.

ALAKHBAR: Vos combattants vont-ils avancer sur Tombouctou, comme annoncé dans la presse ?

Bilal Ag Cherif: Cela dépendra de l’attitude de l’armée malienne. Si elle ouvre le feu sur nous ou tente d’occuper les villes nous avanceront sur Tombouctou. Mais je vous ai déjà dit que nous sommes pour le dialogue et nous ne réclamons pas autres chose.

ALAKHBAR: Les mouvements armés de l’Azawad sont-ils en coordination ?

Bilal Ag Cherif: La coordination elle est parfaite entre tous les mouvements de l’Azawad qui sont lies par un pacte, y compris le MNLA.

ALAKHBAR: Êtes-vous en contact avec la Communauté internationale sur la situation qui prévaut actuellement au Nord ?

Bilal Ag Cherif: Nous resterons ouverts à tout celui qui appelle au calme. Nous demandons aux Nations Unies et à l’Union Africaine et surtout à son excellence le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, d’intervenir le plus rapidement possible avant que la situation ne dégénère. La situation sécuritaire s’est beaucoup dégradée et l’armée malienne a choisi l’escalade. Il faut une implication de la Communauté internationale pour rétablir le calme.

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